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GUY DAROL [rien ne te soit inconnu] - Page 6

  • JAZZ MAGAZINE/JAZZMAN EN AVRIL

     

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    Le numéro d'avril de Jazz Magazine/Jazzman est dans les kiosques et contient mon

    portrait de Misja Fitzgerald Michel qui vient de rendre hommage à Nick Drake avec

    Time Of No Reply (No Format/Universal).


    AU SOMMAIRE


    ☟ 


    À la une

    Hermeto Pascoal

    Les secrets du génial sorcier brésilien. 


    Dossier 

    Jazz et Brésil 

    Sélection : nos collaborateurs on fouillé dans leur malle à trésors et déniché 80 CD

    témoignant des noces de du jazz et du Brésil, de leurs baisers les plus connus à leurs

    ébats les plus secrets.


    Portrait 

    Misja Fitzgerald Michel 

    L'ex-jeune prodige de la guitare accède à une maturité nouvelle avec son hommage

    au chanteur folk anglais Nick Drake.


    Sax Pistolero 

    Francesco Bearzatti 

    Très recherché par ses confrères, le saxophoniste italien raconte une vie qui

    pourrait être un roman.


    CD Évènement 

    Wes Montgomery 

    À propos de la sortie d'enregistrements inédits de 1957-58 de l'immense guitariste

    d'Indianapolis. 


    Face à Face 

    Oliver Lake passe à table 


    Boîte à musiques 

    Michel Godard 

    Le tubiste et joueur de serpent se livre à une écoute éclectique qui lui ressemble


    Portrait croisé 

    Daniel Filipacchi

    Le cofondateur de Jazz Magazine par deux familiers de l'Empire Filipacchi. 

    Avant-première 

    Laurent de Wilde

     
    En studio avec les complices de son nouveau disques, Ira Coleman et Clarence Penn. 


    Label affaire Deluxe Edition (nouveau !) 

    Gérard Terronès 

    L'aîné des producteurs indépendants français et ses labels Futura et Marge.

    Muziq 

    Michael Franks

    À propos de la sortie d'un coffret "Best of"

    Actualités 

    Mary Halvorson Jazzin' in New York. 

    Quatre voix à (re)découvrir : Leïla Martial, Laura Littardi, Susi

    Hyldgaard, Mina Agossi, Christine Flowers. 

    5 questions à Fabrice Ruiz, le chorégraphe de "The Artist". 

    Guide 

    Disques, DVD, livres, téléchargement 

    "Chocs du mois" : Wes Montgomery "Echoes of Indiana Avenue", Roberto

    Fonseco "Yo", Jerry Gonzales "El Comando de la Clave", Howlin' Wolf"Smokestack

    Lightning - The Complete Chess Masters, 1951-1960", David Linx - Maria Joao -

    Brussels Jazz Orchestra "A Different Porgy and another Bess", Elisabeth

    Kontomanou "Secret of the Wind", Esperanza Spalding "Radio Music Society",

    , Kenny Werner "Me, Myself and I".


    LE SITE DE JAZZ MAGAZINE/JAZZMAN

  • LA SOEUR DE L'ANGE ❘ A QUOI BON TANT DE MONDE ?

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    La Soeur de l'Ange publiée aux éditions Hermann sous la direction de Michel Host et Jean-Luc Moreau vient de faire paraître sa dixième livraison sous le titre (ou plutôt le questionnement) A quoi bon tant de monde ?

    Un choeur de réflexions placé sous le signe du Marquis de Sade ("Quand il n'y aurait pas un seul homme sur la terre") propose des contributions de Marc Kober ("Les îles anthropophages, Malthus, Darwin et le devenir de l'espèce humaine"), François Cornée-Villatte ("Du scintillement de l'origine à la morale du troupeau"), Matthieu Baumier ("Ce monde d'images brûlera"), Alexandre Dorna ("Le populisme : les symptômes d'une métamorphose"), Alain Jugnon ("Démocrate, encore un effort pour devenir nietzschéen !"), Christian Gattinoni ("La grisaille des foules contre le camouflage coloré du réel"), Yannis Constantinidès  ("La foule sentimentale")... Dossier ponctué de pages empruntées à Adolphe Thiers, Léon Bloy, Charles Baudelaire, Edgar Allan Poe et Georges Henein. Notez que Michel Host propose quelques extraits de sa traduction de "Stances pour la mort de son père" (Jorque Manrique). Un substantiel Cahier Benjamin Fondane occupe une place importante dans ce numéro. Jean-Dominique Rey compose une silhouette de Kostas Papaionnou tandis que je présente la trajectoire du producteur et songwriter Joe Meek. Ceci n'est qu'un aperçu de ce que révèle ce volumineux numéro auquel succèdera, dans les semaines à venir, un dossier sur le thème A quoi bon l'animal ?


    La Soeur de l'Ange n°10

    (Pensées iniques)

    Editions Hermann

    250 p., 20 €


    LE SITE DES EDITIONS HERMANN

    LE BLOG DE LA SOEUR DE L'ANGE

     

  • JAZZ MAGAZINE JAZZMAN ❘ MUZIQ

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    Cette dernière livraison (janvier 2012) revient sur la disparition de Paul Motian, évoque (photographies à l'appui) l'art visuel d'Eugene Smith, interroge Ibrahim Maalouf et feuillette les pages de Jazz Magazine depuis sa création (avec les publicités de l'époque). Soit une conversation avec Ella Fitzgerald, les souvenirs de Bird par Gene Ramey, des entretiens avec Theloniuous Monk et Stan Getz, un hommage de Stéphane Grappelli à son ami Django, un focus sur le Newport Jazz Festival 1955 signé Leonard Feather, des chroniques de disques d'époque, une géographie parisienne du  Jazz vue par Michel Netter. Les archives de Jazz Magazine (volume 1 - 1954-1959) sont ouvertes. On espère la suite !

    Mais ce n'est pas tout. Muziq 7 (Supplémag Tangentiel) revient sur sept pages dans ce numéro avec des chroniques sur Robert Palmer, Deep Purple et autres pépites. Dont ma contribution à la découverte du dernier Frank Zappa (91ème artefact officiel dans la discographie de FZ), le Carnegie Hall 4CD, captation des deux concerts des Mothers Of Invention le lundi 11 octobre 1971 à New York.

    LE SITE DE JAZZ MAGAZINE


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    Jazz Magazine - novembre 1955

  • QUETTON ❘ LE COMMERCE VOILA L'ENNEMI !

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    "La grande majorité de ce qui est vendu

    s'inscrit dans un réseau d'exploitation,

    d'humiliation et de souffrance", DKelvin

     

     

    Les deux dernières livraisons du Quetton, revue underground (sans failles dans le sous-sol), fondée en juin 1967 par J.F. R. Yaset, viennent de paraître. Vous n'imaginez pas trouver cette publication dans les kiosques et vous avez entièrement raison. Voici un fanzine conséquent, bien en phase avec l'intitulé de son féroce et légitime dossier : Le commerce voilà l'ennemi ! 

    Le Quetton se recherche comme un explosif rare. Le Quetton se trouve, il suffit de le commander. Adresse en bas de page.

    Cet organe souterrain destiné "au bonheur des scélérats, des esthètes, des lecteurs paranormaux" nous vient d'un temps où le rêve ne se discutait pas puisque l'on ne voulait pas d'une vie soumise à la platitude des jours. En 1967, la jeunesse était exigeante. Elle demandait l'inversion des valeurs. Le faible serait fort ; le pouvoir serait un fantasme de cour de récréation arrosé d'urine ; les marchés financiers seraient inexistants puisque l'argent était un concept à l'opposé de la vraie vie, une connerie destinée à accumuler de l'objet. En 1967, la jeunesse avait compris l'essentiel. On est sur Terre pour se marrer parce que le bout du parcours n'est vraiment pas drôle.

    Seulement, une grande partie de cette jeunesse radieuse est devenue vieille à une vitesse plus rapide que la fuite naturelle du temps. Le pouvoir aux barbus. Il fallait être crédible, jouer dans la cour des emmerdeurs, faire fi d'une société d'amis vraiment joyeuse. On était à l'aube de la récupération et du marché mondial. L'argent triomphant nous montre ce qu'il sait faire : mettre à genoux l'espérance ; transformer toute liesse en abdication. Le Kapital a fini par l'emporter (mais dans quel état !) parce qu'il avait prévu que l'humanité, pour se marrer, devrait cracher au bassinet. Cela a marché un certain temps, ça risque de boitiller encore longtemps. Avec l'aide de Dieu (et je ne sors pas ces mots en rafale par hasard), ça peut fonctionner clopin-clopant. Dieu étant la dernière carte des marchands d'illusions.

    Tout cela pour dire que Le Quetton n'est pas mou. Il continue sur sa lancée à salves que veux-tu. C'est un redoutable canard qui sait pointer le bazar en berne. Il faut le soutenir. L'air nous manque mais on dirait, cette fois, que le Kapital (en crise, ce qui est sa nature évidemment méphitique) pourrait bien avoir raison de ce fleuron (salué par Jean-François Bizot ; par moi-même, s'il vous plaît, dans les colonnes de Libération avant que je ne me fasse mettre au coin par Daniel Rondeau, aujourd'hui prétendant à l'Acadéfraise ; désigné comme exemple (risque ?) majeur dans la mirifique thèse de Steven Jezo-Vannier intitulée Presse Parallèle, La contre-culture en France dans les années soixante-dix et publiée aux éditions Le Mot et le Reste) de l'Underground Total car ici pas d'arabesques graphiques, pas de tape-aux-quinquets ni de maquette aux ordres du papier glacé. L'essentiel. L'urgent. Paroles et images. Coups de sang mais en noir et blanc.

    Avec Julien Blaine (voix debout!), Léon Cobra (qui avec son Tréponème Bleu Pâle ardent incarne le feu inextinguible de l'Underground littéraire), Michel Embareck, Christopher Lear (car Le Quetton est mappemondial), Christian Livache, Bruno Sourdin, Christophe Rouil, Dominique Delaunay,Thierry Tillier (le collagiste radical), Gérard Larnac (ses chroniques sont des machines de guerre !), d'autres encore, hérétiques, rétifs, rebelles, insoumis, insubmersibles, inexpugnables, corrosifs, vivants, drôles, durs, sévères, gouapes et toujours saisissants. On choisira son mot insolent préféré.

    Un journal pour les compisseurs d'esbroufe. QUETTON LARTOTAL !

    Prix des numéros groupés :

    Chômeurs, étudiants, petits salariés, à partir de 12 € (voire 10..., 8..., ou 6 € selon degré d'infortune).

    Gros salariés : 26 €

    Politiciens, militaires, flics, curés : 3066,23 €

    Contactez, achetez Le Quetton

    BP 344

    50103 Cherbourg Cédex

     

    Quetton est membre de APS/New York City USA/Diffusion sous le manteau



  • LA SOEUR DE L'ANGE A L'HOTEL LUTETIA

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    A l'occasion de la parution aux éditions Hermann du dernier numéro de La Soeur de l'Ange, l'association Les mots parleurs, en partenariat avec le Théâtre de l'Odéon, propose une rencontre à l'Hôtel Lutétia, le samedi 10 décembre, à 18 h.

    Deux comédiennes, Valérie Delbore et Carole Bergen, liront des extraits de la revue. Une occasion pour découvrir La Soeur de l'Ange (Jean-Luc Moreau en est le rédacteur en chef) qui vient de faire paraître une nouvelle livraison sur le thème A quoi bon tant de monde ? complétée d'un cahier Benjamin Fondane.

     

    HOTEL LUTETIA, 45 BOULEVARD RASPAIL 75006 PARIS

     

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    CONSULTER

     

    LA SOEUR DE L'ANGE AUX EDITIONS HERMANN

    LE BLOG DE LA SOEUR DE L'ANGE

    LES MOTS PARLEURS

  • MICHEL DANSEL SE SOUVIENT DE BELLEVILLE

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    « J’ai toujours eu une tendresse particulière pour la rue du Pressoir, de vineuse réputation. Et chaque fois que j’y passais, je ne pouvais pas m’empêcher de penser aux moines de Saint-Martin-des-Champs qui possédaient là un pressoir. Et quand j’entrais dans un café pour y lever le verre à la santé de Bacchus, j’avais pleinement conscience que, depuis le Moyen-âge, la relève avait été maintenue. Cette rue a été malheureusement massacrée sans raison autre qu’un objectif spéculatif ».

     

    Ces lignes sont de Michel Dansel, fondateur de l’Académie internationale du Rat, l’un des spécialistes du poète morlaisien Tristan Corbière et explorateur nyctalope de Paris et de ses faubourgs. Nous connaissions ses invitations à consentir au Paris incroyable (Editions Hachette, 1987), à arpenter différemment le Cimetière du Père-Lachaise (Au Père-Lachaise, Editions Fayard, 1973 puis 2007), voici que l’homme aux chaussettes rouges (parfois est-il ainsi surnommé) remonte le pavé des rues (celles de Belleville) et les aiguilles du temps (très haut vers 1940).

     

    Il ne surprendra personne que ce défenseur des muridés féconds émette dans cet ouvrage une théorie sur le rat ayant justifié la destruction de la rue du Pressoir et de ses adjacentes. Michel Dansel les a souvent croisés en « son » Belleville sans que leur présence ne justifie à ses yeux qu’on (les promoteurs) saccage (et le verbe est faible) un faubourg rattaché à Paris en 1860 et où se sont attachés Arméniens rescapés du drame génocidaire et Juifs d’Europe centrale : Polonais, Allemands, Hongrois, Tchécoslovaques, Ukrainiens …  De cette géographie accueillante, sorte d’île propice au sauvetage, Michel Dansel nous parle le cœur battant. Il rappelle que ce quartier (auquel il lie évidemment Ménilmontant) fut de tout temps dédié à la contestation, y compris l’anarchie. Qu’on ne s’étonne pas qu’il ait été pris pour cible par les chirurgiens normatifs !

     

    Trente ans de souvenirs jalonnent ce livre. C’est assez pour que Belleville revive au temps de ses artisans nombreux, de ses marchandes des quatre-saisons, de ses attelages tirés par des percherons, de ses livreurs de pains de glace, de ses « accordéonistes aux larges bretelles» … « A Belleville, ceux qui étaient prioritairement de mon bief, de ma croisière, de mon rivage, de mon sillage étaient des artisans, des artistes, des saltimbanques, des déracinés, des marginaux positifs ». Le ton est donné. On voit par quel côté Michel Dansel remonte le temps.

     

    Des exhalaisons reviennent, le son mat de très vieux outils, des trilles quelquefois familières. Certaines couleurs sont tout à coup repeintes. Des lettres se forment qui rappellent, au-dessus d’un commerce aujourd’hui disparu, un rendez-vous autour du zinc. Le café Au cadran populaire n’existe plus, emporté avec la rue Vilin par les mâchoires de la salubrité.

     

    Michel Dansel se veut avant tout un piéton nocturne. C’est donc nuitamment qu’il ausculte Belleville sans être jamais tombé dans un piège d’Apaches ou de mauvais garçons. Jamais il ne vit briller une lame de couteau mais tant de pavés reflétant le faisceau pâle des réverbères brillent comme des miroirs. Et l’on voit s’animer rue des Couronnes, rue des Envierges, rue Julien-Lacroix, rue Ramponeau, rue de Belleville, rue des Cascades, sans que leurs façades écaillées ne constituent une menace. Rien n’est susceptible de s’effondrer ici. Tout tient magnifiquement debout dans son palais de mémoire. Et nous sommes empoignés par d’émouvantes réminiscences. Ainsi, dans un chapitre évoquant la Porte des Lilas (car Michel Dansel s’écarte généreusement d’un Belleville que l’on croirait étroit), nous sommes brusquement assaillis d’images en mouvement. C’est le marché aux puces que l’on voit vivre et que l’on avait quelque peu oublié. Je le vois distinctement. Je m’y promène, ma main d’enfant accrochée à celle de mon père. Et ce sont, « à même le bitume », des brimborions qui se mettent à danser, ceux que proposent à la pauvreté de nos bourses,  « marchands de rien », biffins, chiffe-tire vendant « une vieille paire de chaussures éculées, un livre maculé et tout écorné, une ventouse avec encore un morceau de coton à l’intérieur, une assiette ébréchée, un corset élimé (…) yeux de poupée, réveille-matin veufs de leurs aiguilles, insignes oxydés aux couleurs ternies qui dataient de la guerre 14-18, vieux jouets qui avaient dû faire les délices de plusieurs générations de marmots ». Les souvenirs de Michel Dansel se composent d’étranges pépites. Pour nous, flâneurs à rebours, dans le paysage de l’enfance, elles s’assemblent comme un trésor. Nul doute que ce livre, aussi capital que les récits de Clément Lépidis ou un album d’Henri Guérard, constitue une fête, un réconfort et pour tout Bellevillois un événement majeur. Michel Dansel, grand écrivain, est l’ami qu’il convient de saluer. Guy Darol

     

    BELLEVILLE

    HISTOIRES ET SOUVENIRS

    1940-1970

    Michel Dansel

     

    Bernard Giovanangeli Editeur

    160 pages, 17 €

     

     LE SITE DES EDITIONS BERNARD GIOVANANGELI

     LE BLOG DE MICHEL DANSEL

  • SYLVAIN COURTOUX ❘ STILL NOX

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    Le plus grand livre de cette ventrée hexagonale où domine désormais l'esthétique monochrome, celui de la rédaction sans ratures, désaventurée au possible, pourvu que le lecteur n'éprouve jamais la moindre secousse, le moindre choc - qu'il soit convié comme sur un transat à se laisser aller à la seule détente. 

     

    Autobiographie diffractée d'une sévère addiction, Still Nox est le livre d'un poète expérimental qui narre sa vie "parmi les morts" façon puzzle. Qu'on n'espère pas une narration à flux tendu, l'exposé d'un assujettissement au nox (médicament soumis à prescription médicale) sur le mode témoignage. Sylvain Courtoux est écrivain à cent pour cent, immergé dans la tradition du risque, celui dont résultent Antonin Artaud, Jacques Prevel, Francis Giauque, Stanislas Rodanski. Liste abrégée mais qui désigne tout engagement dans la pratique non séparée du maniement des mots. Nulle pose, nul effet, pas de vibration forcée de langue, aucune tension visant à l'adhésion compassionnelle. Nous sommes en littérature, ce pays où persistent des Robinsons se faisant île contre le commerce des vents et marées. Une écriture, c'est-à-dire plusieurs langues. Un style, c'est-à-dire mille. Un talent, oui si l'on glisse dans ce tiroir les noms de Pierre Guyotat (Ashby, Tombeau pour cinq cent mille soldats, Eden, Eden, Eden) et de William S. Burroughs (Le Festin nu, principalement) et si l'on consent à l'idée qu'écrire c'est brûler et se nuire. Nous sommes là, on le voit, dans une catégorie qui n'appartient guère à l'époque où Littérature (vocable de moins en moins revendiqué) renvoie à roman, lequel roman s'est tellement assagi qu'on peut le tenir à la fois sans danger et sans vitamines - au sens où Henry Miller fut de l'hypervitaminose.

     

    Récit inventant sans cesse sa forme (tantôt explosante-fixe tantôt documentaire pharmaceutique) pour dire une vie en zig zag menée contre les forces structurelles (corrélativement sociétales) dans un monde apeuré (pour ne pas dire politiquement correct) où l'expression d'un jaillissement est devenue un combat. Ce combat, Sylvain Coutoux le mène depuis 2008 (si l'on considère Nihil. Inc, Al Dante, 2008, comme une première insurrection), à l'encontre des formatages imposés par l'industrie du Livre. Libre de ses chemins qui se souviennent de Henri Michaux, Marcelin Pleynet (l'inouï Stanze, Seuil, 1973), Danielle Collobert, cet écrivain né en 1976 inscrit son nom dans le pavage des soleils noirs où brillent (et ne seront jamais ternis) Hölderlin, Gérard de Nerval, Xavier Forneret, Jean-Pierre Duprey, ces astres qui nous rappellent que le geste d'écrire est une chasse aux abîmes. Guy Darol

     

    STILL NOX

    SYLVAIN COURTOUX

    AL DANTE, 298 p., 17 €

     

    Septembre 2011 

     

     

     

  • TANGO 3 ❘ EN LIBRAIRIE LE 24 SEPTEMBRE

     

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    Bientôt en librairie le nouveau Tango de Jean Louis Ducourneau aura pour titre Traversées de Buenos Aires/De quelques voyages et voyageurs excentriques.

    Cette publication dédiée aux flâneurs mappemondiaux n'oublie pas André Hardellet (qui aurait eu cent ans en 2011) et je ne suis pas peu fier de lui rendre hommage.

     Voici le sommaire d'une revue que le temps embellit :

    Tango n°3 est illustré par Ricardo Mosner, le maître illustrateur deTango, Honoré, Jacques de Loustal, Patrice Killoffer, Alterio, Albert Bali, Eugenio Rámirez et Lucio ; et photographié par Guy le Querrec, Marcos López, Daniel Mordzinski, Victor Kesselman, Pepe Fernandez et Marc Joigneau.


    Éditorial de Jean Louis Ducournau


    « Mystères et horaires », par Enrique Vila-Matas



    Traversées de Buenos Aires


    « Buenos Aires, ville presque européenne », par Alan Pauls

    « Tango Panique », photo de Victor Kesselman

    « Un sang d'encre », par Jean-Luc Thomas

    « Les trois voyages », par Jorgelina Nuñez

    « Sous la protection des jours », par Enrique Vila-Matas

    « L'invention de Silvina Ocampo », par Enrique Vila-Matas

    « Romerito », par Ernesto Mallo

    « ¿ Con qué se come ? », par Oscar Caballero

    « Le Caballero de poche », par Oscar Caballero


    Supplément Borges

    « Borges-fuego »

    « Miniatura borgeana », par José Luis Costanzo

    « La traduction selon Borges », par André Gabastou

    « Galaxie Borges », par Eduardo Berti

    « Vertige horizontal »


    De quelques voyages et voyageurs excentriques

    « André Hardellet, un chasseur dans la ville », par Guy Darol

    « Les Grands Boulevards », par Patrice Delbourg

    « La Femme de Tanger », par Marc Villard

    « Barney Wilen, cavalier fou », par Philippe Méziat

    « Poèmes de métro, Medellin », par Jacques Jouet, Rubén Darío Lotero Contreras et Armando Ibarra

    « L'Invitée de Trần Hưng Đạo », par Louis Delombre

    « Voyages a minima », par Jean-Bernard Pouy

    « La Route enchantée », par Odile Conseil

    « Pierre Lewden », par Jean Louis Ducournau


    Le Tour de l'Île

    « Nom d'une coque, une île ! », par Ejvind Sandelin

    « L'improbabilité d'une île », par Alain Delmotte


     

     

    VOIR LE SITE DE LA REVUE TANGO

     

     

    ☟ 

     

    Lire le message de Jean Louis Ducourneau :

     

    "Chers Amis,

    Le numéro 3 de Tango sortira le 24 septembre, dans moins d'un mois maintenant. Je dirai, coûte que coûte, puisque le CNL*, au dernier moment, a considéré que sa vocation n'était pas d'aider les revues éphémères ! Et pour eux, les 4 numéros de Tango, c'est de l'éphémère ! 
    Nous faisons naturellement un recours, mais les conséquences financières de cette position sont fâcheuses : il nous faut dans l'urgence trouver d'autres financements.
    C'est la raison pour laquelle nous comptons sur le soutien de nos lecteurs les plus fidèles pour assurer une sortie qui ne nous laisse pas exsangue. 
    Nous engageons donc une campagne de souscriptions.
    Je vous propose trois formules de souscription (ou d'achats anticipés, si vous préférez) , à des tarifs très préférentiels.
     - formule 1 : 5 exemplaires de Tango 3 (mais vous pouvez panacher ces 5 exemplaires entre les 4 numéros de tango) : ex 1 T1, 1 T2, 2 T3, 1 T4 (à sa sortie, en mai prochain), au tarif de 13€ l'unité au lieu de 19,50€, soit 65€
     - formule 2 : 10 exemplaires de Tango 3 (ou panachage), au tarif de 12€ l'unité, soit 120€
     - Formule 3 : souscription de soutien à 500€. Un kit de 20 ex de Tango (à répartir comme vous le souhaitez), et, un fac-similé à tirage très limité des 4 premiers numéros de Tango parus entre 1983 et 1985 (parution septembre 2012).

    Il vous suffit de nous adresser le bon de commande ci-joint, accompagné du règlement par chèque bancaire du montant correspondant à chaque formule :

    TANGO BAR EDITIONS, 26, rue Eugène Sue, 75018


    Nous comptons sur vous.

    Amicalement

    Jean Louis DUCOURNAU"

     

    * Centre National du Livre

  • PSYCHOGEOGRAPHIE ❘ POETIQUE DE L'EXPLORATION URBAINE

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    La dérive ainsi que la psychogéographie (deux mots reflets) sont assurément issus du calame de Guy Debord, à partir de 1955 et des Lèvres Nues ♯ 6. Rappelons que la théorie de la dérive fut publiée dans la revue de Marcel Mariën et Paul Nougé avant que de s'affirmer comme modus vivendi dans Internationale Situationniste.

    Un volume placé sous le signe de Mervin Coverley et édité par Les Moutons Electriques déplie le champ de la psychogéographie de sorte que cette notion devenant le terrain vague de l'aventure est désormais originée dans un passé antérieur aux années 1950.

    Ce livre illustré à plaisir propose une frise chronologique qui fait pointer la notion du côté de William Blake et de Thomas de Quincey, de Charles Baudelaire et de Walter Benjamin. La marche sans but en zone urbaine, là où la grâce ne lance presque jamais d'appels, se découvre des guides qui se nomment Arthur Machen, Jacques Yonnet, Robert Giraud ou André Hardellet. La psychogéographie dévoile ses initiateurs munis de leurs propres passions, également de théories disons légères (ce qui n'est pas péjoratif ; un dériveur digne de ce nom refuse le fardeau des mots et des choses). Il va.

    C'est donc un formidable monument à la dérive que ce livre qui mène à Londres (dans les pas de Robert Louis Stevenson et de Iain Sinclair (lequel tient William Blake pour "le parrain de la psychogéographie"), et bien sûr à Paris en suivant, par exemple, Joris-Karl Huysmans, André Breton ou Louis Aragon. 

    Les angles s'ouvrent. La psychogéographie s'enrichit d'une foule de contributeurs qui avancent seuls, jamais en foule. Il est bien sûr question de Villon, de Fargue, de Mercier, de Mac Orlan, de Carco et de Jean-Paul Clébert qui explora la ville désargentée. Car l'or du dériveur est immatériel comme le temps qui s'enfuit, comme la rencontre qui ne dure pas, sauf à s'officialiser dans l'ennui.

    Je m'y trouve évoquant la rue du Pressoir (Paris, vingtième arrondissement), ses adjacentes et l'humanité d'un temps où l'instant est une conquête. Et l'on y trouve des chemins indiqués par André-François Ruaud (le concepteur de l'ouvrage), Olivier Bailly, Julien Bétan, David Calvo, Raphaël Colson, Damien Dion, Sara Doke, Patrick Marcel, Isabelle Ballester, Daylon, Patrick Imbert, Jean Ruaud.

     

    PSYCHO-GEOGRAPHIE !

    POETIQUE DE L'EXPLORATION URBAINE

    Merlin Coverley/

    LES MOUTONS ELECTRIQUES, EDITEUR

    Bibliothèque des Miroirs

    194 p., 21 €

  • GUY BRETON ❘ LES NUITS SECRETES DE PARIS

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    Guy Breton

     

    Bien avant le New Age des Enfants du Verseau, longtemps après les Barbélognostiques, les Omphalopsiques ou adorateurs du nombril faisaient sensation à Paris, au temps que  l’Esprit s’élevait au moyen d’un Grand Huit. C’était en 1963. Guy Breton, compagnon de farces de Francis Blanche, assidu aux réunions de l’Akademia Dunkan présidées par Raymond Duncan, frère d’Isadora, explorait la Ville Lumière sur les trottoirs de l’occulte. Au gré du bouche à oreilles, ce journaliste de Noir et Blanc, l’exact rival de Paris Match, filait les plus étranges attroupements. Il en fit un livre aujourd’hui réédité dans lequel s’expriment des croyances aujourd’hui disparues. Il est peu probable, en effet, que s’assemblent de nos jours, dans une arrière-salle de café, des adorateurs de l’oignon ou de l’œuf, les Rayonnants, les Témoins d’Artémis, les Croisés de Meiningen. À vérifier cependant. Dans son ouvrage sérieux mais où l’humour n’est jamais blême, Guy Breton (1919–2008), auteur des Histoires d’amour de l’histoire de France en dix volumes, joue à l’invité surprise, compose un personnage de ravi de la crèche, interroge les fondements de théories vouées à sauver le monde en recourant à la tendresse ou à la démolition des idoles. Les Néo-Médiévaux lui apprennent comment on devient fée, les Éthérés enseignent la fuite vers une autre planète en cas de catastrophe cosmique. Les rites décrits par Guy Breton sont bien moins sophistiqués que ceux de la Dianétique. On se dit que la Scientologie est une secte qui a réussi. Surtout on rit. Parfois on s’attendrit. Quelquefois on se sent concerné par quelques regroupements comme ceux du Club des Égaux qui prêche la fin du travail avec pour emblème le tambour et la pâquerette. On voudrait même retrouver, avenue de Ségur, l’adresse des Apets du Contremi, ces émules de Péon-Faul Largue (pardon, Léon-Paul Fargue)  et de Rabelais, qui professent l’art de vivre dans un monde où tout devient merveilleux dès lors que l’on déjeune au carrefon de l’Odéour avant que d’aller admirer la Minus de Vélo orné de la Roseur de la Légion d’Honnête. Certes oui, nous ne suspectons pas cette secte d’abrutissement. Ils nous vont comme un gant ces contrepétistes qui désignent Arcel Machard, Ediath Pif et Gaul Puth comme les maîtres du monde. Guy Darol

     

     

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    LES NUITS SECRÈTES DE PARIS, Guy Breton, préface d’Arnaud Gonzague, Éditions Cartouche, 190 p., 17 €